Calme...

L'automne est là. Les arbres flamboient et le froid arrive. Les fenêtres sont ornées des magnifiques "fleurs des morts" et devant les portes sont posés des paniers remplis d'offrandes qui seront récupérer par quelques personnes affamées.

Eichi s'enivrait du calme ambiant, ses yeux qui avaient pris la même couleur rouge que les feuilles absorbaient chaque image, les passait au rayon x, comme si il cherchait quelque chose.

Devant lui, le lac frémissait sous la caresse du vent. Tout aussi calme, tout aussi tranquille que le reste. C'était un moment magnifique, pourquoi ne pouvait-il pas en profiter? Le garçon s'approcha du bords du lac. Il s'assit et plongea ses pieds nus dans l'eau froide, sans un frissonnement.

Au bords du lac, une ombre silencieuse et immobile....

Erika après avoir brèvement visiter la ville décida d’aller se promener dans les alentours, elle se retira de la foule et du bruit pour aller dans un endroit plus calme, plus paisible et silencieux. Le lac, là où le silence est maître, où la beauté de la nature est envoutante, le reflet de l’autre rive, comme un miroir y était posé sur l’eau. La jeune fille marchait silencieusement, fermant les yeux par moment respirer l’air frai. Ses longs cheveux bruns soulevé et balancer au gré du vent. La nouvelle étudiante s’arrêta en voyant une silhouette juste devant elle, elle décida d’aller voir qui était-ce. Silencieusement, comme un chat elle se glissa derrière lu, elle remarqua que celui-ci venait de tremper ses pieds dans l’eau froide de ce lac, puis dit :

-Tu vas tomber malade si tu laisses tes pieds trempés dans l’eau froide.

Une jeune fille s'avançait silencieusement dans le dos d'Eichi. Mais ça, bien sûr, il le savais. Elle parla, d'une voix douce, presque mélodieuse. C'était visiblement une chanteuse. Le garçon ferma les yeux...
Elle se nommait Erika Blacks, elle n'était pas vraiment plus vieille que lui. Elle était anglaise, et avait vécu dans une grande et riche famille. Elle avait fui de chez-elle très tôt, elle était encore une enfant. Elle n'était arrivée que récemment dans l'école.

Lorsqu'Erika parla au garçon, il n'y eu aucune réponse. Le silence resta introublé pendant de longues minutes... Au bout d'un moment, Eichi répondit, sans daigner jeter un regard à la jeune fille.

-Je ne tomberai pas malade... Pas aujourd'hui du moins...

La demoiselle avait eut l’impression qu’on lisait en elle, mais n’y prêta pas trop d’attention.

-Mieux vaut prendre des précautions, car ces derniers temps il commence à faire froid… L’automne ne va pas tarder… Je suis Erika, Erika Blacks, et toi, qui es-tu pour ne pas prendre soin de ton corps ?

La demoiselle regarda le jeune homme brun, elle lui donnait environ son âge plus ou moins. Elle ne pouvait savoir à quoi il ressemblait de face, elle regarda donc son reflet sur l’eau, c’était un jeune homme dont l’esprit était rêveur par ses traits, calme, mais son regard était tout autres, perçant, et vif… Elle détourna son regard, regardant l’eau, les vagues qui ondulaient, le chant des oiseaux au loin, une ritournelle… Une ronde sans fin des cycles, sans fin, jusqu’à l’épuisement. Erika écouta les arbres se murmurer dans une autre langue, un langage doux, mélodieu, magique , comme une musique, qu’ils transmettaient par le bruissement des feuilles dorés, bientôt, lorsque l’hiver prendra place, le silence sera long, sans fin. Mais lorsque Dame Printemps viendra, la nature retrouve sa joie de vivre, en secret durant l’hiver, elle se préparait, afin de devenir plus belle que jamais…

De nouveau un long silence. Une bourrasque fait sifflé les arbres. Eichi aperçu le reflet de l'étudiante. Ses yeux prirent une légère teinte de sous bois.

-Je sais qui vous êtes mademoiselle Blacks... Et pour vous répondre, on me nomme Soi Eichi.

Encore un silence. Les silences parlent plus que les mots. Mais le garçon était troublé. Quelque chose avait changé. Ses yeux balayaient la surface de l'eau. Il s'arrêta de nouveau sur le reflet de la jeune fille.

-Ne vous inquiétez pas. Il ne fait pas froid...

Pourquoi parler? Elle n'était sûrement pas intéressée. Elle avait sans doute mieux à faire que discuter avec lui. Elle faisait partie d'une famille riche. Et, comme chaque fois qu'Eichi faisait des suppositions, des images apparaissaient dans sa tête...
L'étudiante avait fui sa famille. Elle était traitée comme une arme, et entraînée comme un soldat endurci. Elle s'était réfugiée dans une famille plus pauvre dans la-quelle elle a vécue jusqu'à son arrivée ici...
Et voilà, il avait encore tort. C'est comme si son esprit se moquait de lui en le contredisant tout le temps. Enfin...

La demoiselle fut surprise lorsque celui-ci disait déjà la connaître, comment pouvait-il la connaître alors qu’ils venaient à peine de se rencontrer, essayait t’il de la déstabilisé ? Elle n’en savait rien, mais aimerais moi connaître la vérité, elle décida de laisser ses réflexions pour plus tard.

-Enchanté de te connaître Eichi. Dit-elle d’une voix douce, puis elle continua, il ne fait pas froid certes, mais si vous tombez malade, ne vous demandez pas pourquoi… Venez-vous souvent ici ?

Il ne faisait pas froid pour la demoiselle, car son corps ne craignait pas le froid, ni le chaud. De plus, si elle tombait malade, elle guérissait rapidement. Erika se posa quelque question sur le jeune homme, mais ne dit rien, ne fit aucune remarque.

*Est-il timide ? Où bien, n’aime t’il pas avoir de la compagnie ? Hmmmm… Drôle de garçon*

Froid... Tomber malade... Est-ce qu'on doit vraiment s'en inquiéter? Mais il sortit quand même les pieds de l'eau et remonta ses genoux contre son torse pour y poser son menton. Il garda le silence encore un moment.

-Je viens pour me ressourcer, se décida-t-il enfin à répondre. Le lac est pure et calme et me permet de m'échapper de ce monde.

Il observait toujours le reflet de la jeune anglaise dans l'eau. Elle était visiblement belle, son passé sombre ne l'avait pas altérer. Eichi se rapella d'une phrase qu'il avait lu on ne sait où.

Ne t'approches pas des femmes. Leur sein brûle plus fort que le désert et leur beauté tue plus qu'un glaive.

Une vieillerie. Mais pouvait-on faire vraiment confiance à quelqu'un? Il se leva et se retourna. Lorsqu'il vit enfin l'étudiante de face, ses yeux tirèrent sur le vert sombre.

-Je ne vais pas vous dérangez, mademoiselle Blacks. Vous êtes sûrement ici pour être au calme...